Pour changer, je ne vais pas vous parler et vous montrer des photos des murs de Montréal mais des trottoirs. Vous avez bien lu, des trottoirs.
Ils sont gris comme partout ailleurs mais parfois, j’ai repéré quelques dessins disséminés sur ces lieux de passages piétonniers... Des pochoirs de couleurs aux diverses formes : des portes, un interrupteur, une prise électrique… le tout s’intègre dans le paysage urbain comme un petit clin d’œil qui amuse, surprend ou fait réfléchir.


Ces curiosités, je les ai repérées sur Sainte-Catherine, Saint-Laurent, Mont-Royal et autres rues.
Je me suis toujours demandé qui faisait ça...
Quel était cet artiste qui s’appropriait son environnement ?
Un artiste d’un nouveau genre ?
La semaine dernière, j’ai enfin eu la réponse à ce mystère en lisant un Métro. C’est bel et bien un artiste qui réalise ces images : c’est Peter Gibson alias Roadsworth. Et son histoire et bien intéressante.
« il y a quatre ans, l’arrestation de Peter Gibson, alias Roadsworth, soulève un tollé. Celui qui habille les rues de Montréal d’images faites au pochoir avec de la peinture en aérosol doit répondre devant la justice de 85 accusations de méfait public.Les citoyens (…) ne souhaitent pas que l’artiste soit puni pour sa forme surprenante d’art. Commence alors un débat sur la liberté d’expression et l’utilisation de l’espace public. Est-ce que cette pratique doit être considérée comme du vandalisme, à l’instar des graffitis, ou comme de l’art ? »Métro du mardi 18 novembre 2008

Entre temps, Roadsworth commence à être connu et la France et l’Angleterre l’invitent même à laisser sa marque dans quelques villes. Roadsworth passe la frontière entre l’artiste illégal et légitime, non sans se poser quelques questions.
Un réalisateur, Alan Kohl, a décidé de faire de cette histoire un documentaire
Roadsworth : Crossing the Line qui est présenté depuis le 22 novembre au cinéma du Parc.


Pour en voir plus, visitez le site internet de
Roadsworth.
Les premières images de la section
Commission sont à Montréal. J’en ai vu beaucoup cet été.
J''aime beaucoup comment il transforme un passage piéton en immense trace de semelle où comment il joue des lignes de circulation.
Et vous, qu'en pensez-vous ?
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Roadworth s’approprie la ville à sa façon et il n'est pas le seul. D’autres initiatives existent un peu partout dans le monde et sont présentées dans une expo au CCA (Centre Canadien d’Architecture) intitulée
Actions : Comment s’approprier la ville. Elles gravitent toutes autour des thèmes du jardinage, du recyclage, du jeu ou de la marche. De Toronto, à New-York en passant par Sao Paulo, il y a 97 initiatives originales à découvrir.
Je n’ai jamais mis les pieds au CCA, c’est peut-être l’occasion...